Résumé
Quand la mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter. Une histoire étrange et émouvante où il est question : d'une fillette ; des mots ;
d'un accordéoniste ; d'Allemands fanatiques ; d'un boxeur juif ; de vols.
Mon avis
Un pur moment de bonheur, de tendresse, d'émotion, d'humour, de sarcasmes, d'ironie mais aussi de réflexion.
Perso quand la Mort me dit de l'écouter, j'obéis, faudrait pas la contrarier ;)
Ce qui m'a attirée, à la base, dans ce livre, c'est le titre ... Une voleuse de livres. Vu mon amour des livres, je ne pouvais rester indifférente ! Un seul
frein, ce livre est le best seller 2007 et, en général, je suis rarement d'accord ;) Mais, je me suis plongée dans ce roman comme on plonge dans un bain moussant. Et parfois, on remet de l'eau
chaude parce qu'on est glacé, glacé de ce que l'on lit, de ce que la Mort nous raconte.
C'est l'histoire d'une fillette, Liesel, de 10 ans que sa mère, communiste, laisse dans une famille à Munich, au début de la 2eme Guerre Mondiale. C'est
l'histoire d'une fillette qui a vu son frère mourir lors de ce trajet pour Munich, dans un train. L'histoire d'une fillette qui croise la Mort pour la 1ere fois de sa vie. L'histoire d'une
fillette qui ramasse un livre sans même savoir lire, qui est accueillie par une femme rustre, Rosa, mais au coeur d'or (bien caché), par un homme, Hans, accordéoniste, qui saura comment lui
parler et qui surtout lui apprendra à lire dans un sous sol.
L'histoire d'une fillette qui a besoin d'apprivoiser les mots pour savoir les lire. L'histoire aussi d'un Juif qui vient demander la tenue d'une promesse
faite 20 ans plus tôt. L'histoire d'une rencontre entre cette fillette, ce juif, un garçon aux cheveux citron, une femme de maire et la Mort ...
L'histoire d'une série de vols de livres qui étayeront le début de l'adolescence de cette fillette.
La Mort nous raconte cette Histoire en nous donnant ses impressions, ses souffrances devant les actes des Hommes. Elle souffre de "récuperer" autant d'âmes,
surtout en ces années 1942 et 43, la Solution Finale, le front russe ... Allemands, Français, Russes, Juifs .. tous identiques face à la Mort. Ce n'est pas morbide pour autant, la Mort a de
l'humour ! Elle aime qu'on l'imagine avec une faux mais ne sort sa cape noire que lorsqu'il fait froid ! Elle n'aime pas qu'on l'imagine avec une tête de squelette par contre !
La Mort est présente, mais les mots aussi ! Les mots en eux-même, pour ce qu'ils sont, un assemblage de lettres. Le pouvoir des mots est si bien mis en
avant, dans le roman en lui même mais aussi à travers les mots de Liesel. On tourne autour des mots comme on tourne autour de la puissance de la musique jouée par Hans.
Je crois bien que c'est la 1ere fois que je lis quelque chose sur la 2eme Guerre Mondiale vue de l'intérieur, chez les Allemands. Bien sur, je me doutais de la
souffrance de ceux-ci en sachant ce qui se passait (ou lorsqu'ils l'ont découvert) à quelques pas de chez eux. Markus Zusak met bien en évidence cette différence entre les Allemands fanatiques
et les Allemands soumis, victimes au même titre que les Juifs qui traversaient leur ville.
La force de ce roman ... Il ne peut pas laisser indifférent. Certains critiques le mettent au même niveau (si tant est que l'on puisse parler de niveau) que le
Journal d'Anne Franck, je suis d'accord avec eux.
J'ai du mal à quitter ce livre, je l'ai fait trainer, je luttais pour ne pas le reprendre alors que j'en crevais d'envie. Pas envie de le quitter !